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Rythme scolaire et adaptation

Dernière mise à jour : 2 sept. 2020

Je continue de choisir le sujet en fonction de vos demandes. Aujourd'hui nous parlerons donc de rythme scolaire et de l'adaptation chez l'enfant.

Plusieurs angles d'approche sont possibles. Je choisis de vous présenter des faits scientifiques dans un premier temps pour vous donner ensuite mon avis.


Rythme scolaire : que dit la science ?


Il convient de se tourner vers la chronobiologie scolaire, science la plus pertinente pour étudier les rythmes scolaires. En résumé, ce qu'elle préconise :


- des journées moins longues. Plusieurs études ont prouvé que les élèves ne peuvent rester concentrés plus de 4 à 6 h par jour (4 pour les plus petits et 6 pour les plus grands). Tous âges confondus, la vigilance augmente au fil de la matinée avec un pic vers 11h. L'on note une augmentation de la vigilance qui revient en seconde partie d'après-midi (vers 16 h). Cette variation devrait être prise en compte dans la gestion des emplois du temps.


- une semaine plus harmonieuse avec cours mercredi et samedi matin. Pourquoi ? Plusieurs raisons :

* réduire le nombre d'heures d’enseignement par journée pour respecter le temps biologique de la concentration.

* respecter le rythme biologique de l'enfant.

* cours le samedi matin pour éviter une coupure trop importante du rythme pendant 2 jours. Les enfants ont tendance à se coucher plus tard 2 soirs de suite et donc de décaler leur fourchette d'endormissement engendrant fatigue, stress, inattention.

Le sommeil est une donnée primordiale pour la mise en place du rythme scolaire, son fonctionnement est complexe. Une étude complète et accessible, intitulée "le sommeil, le rêve et l'enfant" nous montre le fonctionnement du sommeil et son importance. Je vous invite à la lire (http://sommeil.univ-lyon1.fr/articles/challamel/sommenf/print.php)


A noter qu'à la puberté, l'horloge biologique des adolescents subit un décalage de 2 à 3h "Il devient alors très difficile pour eux de s'endormir avant 23 heures, et de se lever avant 8 heures. Une autre étude menée sur des lycéens américains a montré que retarder d'une heure leur entrée en cours améliore leur taux de présence et leurs chances de réussite aux examens. Quant aux jeunes enfants, ils sont plutôt du matin et se lèvent naturellement tôt. Chez eux, le problème vient surtout de couchers trop tardifs." (extrait science et vie, question/réponse n°30)


L'adaptation chez l'enfant.


L'Homme en général, a une grande faculté d'adaptation. Il suffit de regarder l'évolution de l'humanité pour en avoir la preuve. Le problème ne se pose donc pas en termes de "facultés" d'adaptation mais bien en "temps" d'adaptation. Elle se fera. Mais combien demandera-t-elle de temps ? Observera-t-on des troubles de l'adaptation, quelles en seront les conséquences ? Quelques réponses à ce sujet ici --> https://www.infosante.be/guides/troubles-de-l-adaptation-pendant-l-enfance

Que faire pour que ce temps soit réduit et génère le moins possible de souffrance ?


- Préparer votre enfant. Détailler la nouvelle situation qui l'attend, ses avantages, ses inconvénients. Ne pas lui "vendre" ce qui l'attend. Etre réaliste, objectif. Si vous embellissez trop, sa déception pourrait générer un trouble de l'adaptation. Au contraire, si vous noircissez trop, il pourrait y avoir un rejet ou un repli sur soi. Exposez lui simplement des faits, rien que des faits. Des faits comme des repères auxquels il pourra se raccrocher quand il sera en situation de changement.

- Travailler sur ses propres angoisses, ses inquiétudes afin que l'enfant ne les ressente pas. Avoir un discours serein, posé, clair, simple. Exprimer votre confiance en lui, le rassurer sur ses capacités à s'adapter.

- Lui permettre d'être inquiet, de le formuler.

- L'accompagner. L'aimer. Tout simplement


Concrètement qu'est-ce que cela donne dans notre situation actuelle entre les choix de distanciel, présentiel et leurs possibles évolutions ?

Mon métier est d'individualiser, d'étudier l'individu dans ses particularités. Il m'est donc très difficile de généraliser.

Mais il y a toujours un tronc commun à tous les choix concernant l'enfance, l'adolescence, l'humain.

Nous venons de le voir, la science le dit.


1) une cadence régulière, un rythme harmonisé. Eviter les coupures trop longues du rythme. Même si le samedi votre enfant n'a pas école, qu'il garde l'heure de coucher habituelle de la semaine. Privilégier le sommeil


2) Faire un choix en prenant en compte la possible pérennité de la solution choisie afin de permettre un temps d'adaptation à votre enfant. Changer trop souvent de rythme, d'un fonctionnement à un autre, peut engendrer des troubles de l'apprentissage et/ou de l'adaptation. Essayez de vous projeter au moins sur le trimestre même si là encore, la projection reste difficile dans ce contexte.


3) Créer une routine. Distanciel ou présentiel, préparer son enfant de la même manière le matin. Il doit se réveiller à l'heure, se laver et s'habiller même s'il reste à la maison. Des heures de coucher fixes. Des repas pris dans une même tranche horaire. La routine n'est pas une habitude. C'est un rituel. Elle est un cadre fixe, rassurant pour l'enfant, balisant son environnement.


4) Pour l'école à la maison, ne pas surcharger le contenu. Nous l'avons vu. 4 à 6h par jour de concentration. Concentration fluctuante au cours de la journée dont il faut essayer de tenir compte.

Pour les autres options, nous n'avons d'autre choix que de se conformer à l'emploi du temps de l'établissement, à notre grand regret tant il est unanime que nos enfants sont surchargés et vite épuisés.


5) le dernier mais le plus important. Parler à son enfant. L'impliquer. Ne pas lui cacher les raisons des choix faits. Donner du sens à tout, qu'il ne fasse pas les choses sans raison ou juste parce qu'on lui dit de les faire. Qu'il soit conscient de la situation, qu'il puisse ajuster ses attentes, qu'il soit aussi acteur de ce changement afin de mieux s'adapter.



Mon avis sur le sujet :


Nous sommes entrain de subir un profond changement dans notre rapport à l'école. Le grenelle des professeurs initié par le ministre français de l'éducation nationale est un premier pas pour redéfinir les modalités d'accès au savoir, à l'enseignement et définir l'avenir de l'école. De nombreux pays sont entrain d'engager cette réflexion. Tous invitent des géants du web comme Google à la table des discussions. Ce n'est pas pour rien. L'enseignement s'engage dans un virage pour s'orienter vers une plus grande place de l'enseignement à distance. Il devait s'engager, il y était d'ailleurs engagé, mais tout doucement, tranquillement. Cette crise sanitaire mondiale a fait accélérer les choses. Je pense sincèrement qu'une refonte totale est entrain de s'opérer. En attendant, comme dans tout changement, il y a une phase de turbulences et nous sommes secoués, nos enfants en premier. Cette phase dure depuis quelques mois et la fin ne se voit pas. Notre temps d'adaptation est donc mis à rude épreuve car nous devons faire vite et souvent. Mais avant de vouloir s'adapter, il faut pouvoir l'accepter. Pour cela il est primordial de :


- calmer nos angoisses. Facile à dire je vous l'accorde. Mais essayons de pacifier tout ça, nous n'avons pas d'autre choix. Dites-vous que quoi qu'il arrive vous faites au mieux avec ce dont vous disposez. Adaptez-vous ! Sinon, comment votre enfant pourrait-il le faire ?


- Choisir sans se comparer aux autres. Votre famille est unique. Vous connaissez mieux que n'importe qui ses besoins, ce qu'elle est capable d'assumer, de mettre en place.


- Relativiser. D'une manière ou d'une autre votre enfant a accès au savoir. Vous faites au mieux pour garder ce lien. Cette crise n'est pas seulement révélatrice des failles de tel ou tel système. Elle est aussi révélatrice de l'implication totale des parents dans la scolarité de leur enfant, eux qu'on accuse souvent de démission. Révélatrice de la conscience que nous avons de la nécessité de cet accès au savoir, de sa transmission et que nous trouverons toujours un moyen pour que nos enfants y aient droit.


- Avoir confiance en l'école, aux enseignants, aux professionnels de l'éducation. Ils tiendront compte de tous ces éléments, ils les subissent aussi. Ils adapteront, ils s'adapteront. Ils connaissent leur métier, ils ne sont pas là par hasard. La grande majorité le fait avec passion et engagement, conviction et envie. Ils ne sont pas là pour eux, mais pour nos enfants.


- Pacifier. Encore et toujours. Avec soi et les autres. Avec la situation et ses possibles avenirs. Nous nous adapterons et nous ferons au mieux, pour nous, et nos enfants.

- Pacifier. Une dernière fois. Pour réfléchir en paix et que nos enfants le soient.


J'ai conscience de ne pas répondre à vos questions mais je n'ai jamais eu cette prétention. J'espère au moins vous avoir donné des éléments pour vous aider dans votre réflexion, dans vos choix. N'hésitez pas à partager les vôtres, je parle déjà trop, alors si en plus je parle toute seule... ;)

 
 
 

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